Conclusion

L'interprétation des affleurements vus nous permet donc de donner une explication tectonique paysage observé (arrêt 1).

Jusqu'à la fin de l'ère secondaire, la région est le lieu d'une sédimentation marine.(arrêt 3,4,5).

A l'éocène, une distension de direction Est-Ouest provoque l'effondrement et le basculement de plusieurs blocs le long de failles normales (arrêts 3,4). De nouvelles couches se déposent ensuite dans la dépression ainsi formée (arrêt 5).

L'érosion (dès le crétacé) a eu une action différentielle, fonction des reliefs créés par la tectonique :

  • elle décape toute la couverture sédimentaire du Morvan (qui est la bordure Ouest du fossé) jusqu'au socle (arrêt 2)
  • elle érode les chainons : Morvan,Vergisson... (qui sont les blocs basculés) jusqu'au sein du secondaire (arrêts 3,4)
  • elle épargne le tertiaire dans la plaine, car celle-ci est la dépression du fossé, qui peut être marine jusqu'au Miocène.

A partir de l'éocène, et jusqu'au pliocène, le bassin se remplit de sédiments détritiques (arrêt 5), lacustres, lagunaires ou marins pendant que les bordures s'érodent : il y a donc une dépression entretenue par subsidence durant toute cette période, les failles normales et donc l'extension continuant à fonctionner.

(d'après SITTLER, 1965, in DEBELMAS - Géologie de la France)

Pour aller plus loin...

Que se passe t-il en profondeur ?

Le profil ECORS Alpes passe à son extrémité Ouest par le fossé Bressan. On peut reconstituer la structure profonde de celui-ci. (cf illustration ci-contre)

A l'Est, le Jura chevauche le fossé. ce chevauchement du Jura, et surtout celui des Alpes derrière, a accentué la subsidence du fossé, où des sédiments ont pu se déposer jusqu'au mio-pliocène

Le remplissage sédimentaire se fait particulièrement dans des sous bassins, qui ont été plus subsidents que les seuils qui les séparent (ici, seuil de Cormoz). Ces structures sont héritées de la structuration faillée du socle hercynien qui a rejoué.

Sous la croute, le Moho est peu remonté, mais de façon très excentrée à l'Ouest par rapport à la zone de remplissage maximal du fossé, ce qui explique une érosion particulièrement forte du Morvan (phénomène d'intumescence thermique). Ce rift est donc assymétrique.

(extrait d'un polycopié préparation agrégation Paris VI, par M.LACOMBE)

Quelles sont les relations de ce fossé avec les autres, et avec la tectonique globale ?

Le fossé Bressan et le fossé Rhénan sont reliés par un grand décrochement, la zone transformante Rhin-Saône, qui affecte jusqu'à la Limagne, à l'Ouest.

Plusieurs arguments structuraux (Montagne de la Serre, structures assimilées à des riedel...) amènent à penser que cette faille aurait fonctionné en liaison avec l'ouverture de ces deux fossés, que l'on pourrait donc ainsi assimiler à des pull-apart. Le moteur de l'ouverture de ce fossé, ainsi que de tous ceux du même age dans l'Ouest de l'Europe, serait la collision Afrique-Europe, cette extension correspondant à un échappement latéral, effet similaire à celui observé dans la chaine Himalayenne (hypothèse de Taponnier) : voir illustration ci-contre.

Une autre hypothèse, présentée par Le Pichon, fait appel à une véritable divergence (rifting actif), dont le moteur serait autre...

 

 

 

 

 

 

Bibliographie :

COLL. Guides Géologiques Régionaux : Bourgogne-Morvan, Masson

DEBELMAS J. Géologie de la France t.2, Doin 1974

DERCOURT J. Géologie et géodynamique de la France, Dunod, 2000

A l'Eocène

Au miocène

(figures extraites de DERCOURT J. Géologie et géodynamique de la France, Dunod, 2000 )